François est un gamin de 13 ans, abandonné par sa famille et baladé de foyer
en foyer. Turbulent, parfois sujet à d'inattendus accès de violence, l'enfant est placé
chez les Thierry, deux sexagénaires du nord de la France, qui lui offrent enfin un peu d'attention et de
tendresse. Gentiment entouré de ses deux parents d'adoption, de Mémère, la grand-mère
et de Raoul, autre gamin de l'Assistance publique, recueilli par les Thierry, François ne tardera pourtant
pas à refaire les 400 coups.
Réalisant à 43 ans son premier long métrage, Maurice Pialat s'imposa d'emblée comme un
cinéaste moderne. Comparant sa propre enfance à «une plaie vive», il dresse un portrait très
émouvant d'un enfant blessé, abandonné mais également un constat sur un monde vrai et
une tragédie quotidienne que nous aurions tendance à oublier volontiers.
Cette oeuvre forte, touchante de sincérité, d'une originalité exceptionnelle, par une approche
très réaliste de son sujet, demeure aujourd'hui encore, une réussite absolue.
L'enfance nue est l'un de ces rares films qu'il est indispensable d'avoir vu.